L’éruption du Piton de la Fournaise observée par la plateforme web Volcplume
Le Piton de la Fournaise, culminant à 2 632 mètres d’altitude, est le volcan actif de l’île de La Réunion située dans l’océan Indien. Le piton de la Fournaise compte parmi les volcans les plus actifs de la planète : par la fréquence des nouvelles éruptions (en moyenne une tous les neuf mois au cours des dix dernières années), par le volume moyen émis de lave il est environ dix fois moins productif que le Kīlauea, mais comparable à l’Etna. Depuis fin 1979, l’activité du Piton de la Fournaise est surveillée et suivie par l’Observatoire Volcanologique du Piton de la Fournaise (OVPF), un des observatoires de l’Institut de Physique du Globe de Paris (IPGP).
Le 19 septembre dernier, le Piton de la Fournaise est de nouveau entré en éruption.
La plateforme d’observation web Volcplume, développée par le Laboratoire d’Optique Atmosphérique (LOA) à Lille en collaboration avec le Centre de données et de services AERIS/ICARE permet de suivre les émissions et panaches volcaniques grâce à un couplage de données issues de satellites et de données de réseaux de stations de mesure au sols. A l’aide des observations satellitaires Sentinel-5P/TROPOMI développées dans le cadre du programme Copernicus de surveillance de l’atmosphère, les scientifiques ont ainsi pu décrire l’évolution de l’activité de dégazage en dioxyde de soufre (SO2) associée à l’activité effusive du Piton de La Fournaise qui atteint sa plus grande intensité le 4 Octobre 2022 (Fig 1). On observe ensuite une forte chute du dégazage du Piton de La Fournaise qui coïncide avec l’arrêt du signal sismique dénommé « trémor éruptif », enregistré le 5 Octobre au matin par l’Observatoire Volcanologique du Piton de La Fournaise, qui indique l’arrêt des émissions de lave en surface. En effet, à partir du 6 Octobre 2022, on enregistre un niveau de dégazage atteignant des valeurs similaires à celles enregistrées avant le démarrage de l’éruption.
Le dégazage riche en soufre émis lors de cette éruption a pu entrainer une augmentation de la concentration en SO2 enregistrée au sol par les stations de surveillance de la qualité de l’air gérées par Atmo Réunion, comme illustré dans la Figure 3 aux stations de Bourg-Murat et Grand-Coude. Des valeurs horaires s’élevant à plus de 300 microg/m3 ont ainsi été enregistrées le 30 Septembre 2022.
Plus d’informations :