SEA2CLOUD
Dans les années 1970, les scientifiques James Lovelock et Lynn Margulis ont développé un nouveau paradigme pour la perception de notre planète, appelé le principe Gaia. Ils y proposent que la Terre puisse être considérée comme un organisme vivant complexe, composé de tous les organismes vivants existant ensemble dans un équilibre délicat avec leur environnement inorganique. Afin de maintenir des conditions favorables à la vie, la Terre réagit à divers changements environnementaux en émettant des gaz et des particules (appelés aérosols) dans l’atmosphère.
Les océans sont un élément crucial de ce processus puisqu’ils couvrent 70 % de la surface de la Terre. Outre le sel marin et les divers gaz qui sont émis dans l’atmosphère lors du déferlement des vagues, les océans sont également remplis de micro-organismes tels que le phytoplancton, les bactéries et les virus qui émettent leurs propres particules et gaz, lesquels peuvent ensuite modifier les propriétés d’une grande partie des nuages de la Terre. Le mécanisme exact de ces processus est encore mal compris en raison de la rareté des ensembles de données d’observation et des limitations instrumentales. L’objectif principal du projet Sea2Cloud est d’étudier comment les émissions des micro-organismes vivants dans l’océan modifient finalement les propriétés des nuages dans l’atmosphère.
Pour atteindre cet objectif, Sea2Cloud mènera des expériences dans l’hémisphère sud, où l’atmosphère est particulièrement sensible aux changements de composition des gaz et des aérosols. L’approche expérimentale consistera à utiliser des mésocosmes renfermant de grands volumes d’eau de mer et l’atmosphère qui les surplombe, afin de relier les émissions marines aux propriétés biogéochimiques de l’eau de mer naturelle en perturbant peu sa biodiversité. En outre, des voyages en bateau dans l’océan Austral seront effectués pour obtenir des mesures et des données précieuses. Cette approche basée sur les processus sera complétée par des mesures ambiantes des propriétés des aérosols et de leurs précurseurs, simultanément sur des sites de basse et de haute altitude.